04. LES LOUPS et LE BUTOR Histoire

Il existe en Camargue un oiseau mystérieux que l’on appelle Butor étoilé.
Il très malin et vit, bien caché dans les roselières. Il passe sa journée à pêcher... tout seul la plupart du temps.
Lorsqu’il se sent menacé, il s’étire et dresse son cou vers le ciel, et grâce à son plumage brun comportant des tâches dorées et de toutes petites étoiles noires, il imite les roseaux qui l’entourent et peux rester des heures ainsi, immobile ou se balançant au gré du vent... il devient invisible!
Lorsqu’il est amoureux, il lui faut bien trouver une dame butor, alors il se met à chanter... un chant étrange qui ressemble à une drôle de corne de brume...MEUUUUU! MEUUUU!
Et bien sûr, les vilains profitent de son chant pour essayer de l’attraper.

Bien tenté! mais ce n'est pas ça... cherchez encore!Je recommande cette histoire à tous ceux qui pensent être les plus malins!

Durée 7mn

Deux loup se promenaient autour de l’étang du Scamandre. Deux loups qui avaient terriblement faim. Ils ne trouvaient rien à se mettre sous leurs terribles crocs. Ils en avaient perdu le sommeil.
Cette nuit-là, toujours aux aguets, ils marchaient à pas de loups, les oreilles dressées, ils écoutaient le moindre bruit, flairaient la moindre odeur.

Soudain un des loups sursauta, regarda l’autre loup et lui dit :
- As-tu entendu, comme moi, le chant d’un butor là-bas autour de l’étang?
- Oui, j’ai entendu le chant d’un butor, mais je crois que ce ne sont que des hallucinations !
- MEUUUUU! MEUUUU!
- Chut ! Tais-toi ! Tu as bien entendu cette fois? !
- C’est vrai, tu as raison ! Cette fois-ci mes oreilles ne l’ont pas inventé ! Ce n’est pas un mirage. Mais notre problème c’est que ces volatiles sont souvent cachés dans les roseaux.
- Tentons notre chance, peut-être que nous serons assez malins pour l’attraper !

Ils mirent le chemin de l’étang sous leurs pattes.
À l’approche de l’eau, le second loup, qui avait très peur de se mouiller... ou pire, de se noyer, décida d’abandonner là.

Le premier loup, lui, n’hésita pas. Il s’enfonça dans les roseaux. Il était sans doute plus affamé ou plus audacieux que son ami. Il cherchait de bosquets en bosquets.
Arrivé au milieu de l’étang, il entendit à nouveau le butor... tout proche... toujours sans le voir.
Il décida de le flatter pour mieux le localiser
- Bonjour Monsieur le Butor! Vous êtes vraiment un excellent chanteur! Auriez-vous la gentillesse de venir me donner une petite leçon de chant.
- Désolé cher loup ! Je n’ai pas encore fait ma toilette. Mais un peu plus loin là-bas au pied de ce tamaris, un ami qui m’est cher sera heureux de chanter avec toi. N’hésite pas à le réveiller !

Le loup se précipita vers l’arbre que lui avait indiqué le butor. Il se pourléchait les babines.
- Enfin quelque chose à se mettre sous la dent ! pensa-t-il.

Sa joie fut de courte durée. À peine arrivé près du tamaris, surgit...
- MEUUUUU!
... un taureau de Camargue!
Le loup aurait voulu prendre ses jambes à son cou mais il était trop tard. La peur le paralysait. La queue basse, le regard méfiant, il dit :
- Voudriez-vous chanter avec moi ?
- Ô Pauvre de moi, je voudrais bien ! Mais j’ai un terrible mal de tête ! ... Surtout quand je vois un loup !
- Je sais ce qui peut guérir votre mal de tête ! De la cervelle ! Ça tombe bien j’ai laissé à l’entrée de l’étang, une belle proie avec une grosse cervelle. Parce que moi je vous aurai bien offert la mienne mais je l’ai perdue et je n’en ai plus !
Le taureau n’était pas d’humeur à écouter ces balivernes. D’un bond il se rua vers le loup et le transperça de ses cornes.

Quant à l’autre loup resté au bord de l'étang, il entendit un horrible cri résonner dans la nuit noire.
-HOUUUUUU! Il sut qu’un grand malheur était arrivé à son compagnon. Il était heureux de ne pas l’avoir suivi.

Il leva les yeux au ciel et vit un immense figuier sauvage chargé de belles figues juteuse. Il se dit :
- Ah ! Ces délicieuses figues suffiraient peut-être à calmer ma faim, mais je ne sais ni grimper aux arbres, ni bondir très haut. Je me contenterai de celles qui tombent par terre ! La gueule grande ouverte, il attendit sous l’arbre.

Mon conte est tombé du figuier, le loup l’a avalé.

Merci à Ahmed Hafdi, le véritable auteur de cette histoire, que je me suis permis d'installer en Camargue  pour l'offrir à l'un de mes petits CHERRI

"C'est par une multitude de détails que l'on transforme un moment en Camargue en joli souvenir"

Membre du Réseau CAMARGUE-LOCATION

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