17. LE PONT DU VIDOURLE Histoire

Et si je vous vous disais que peu de personnes connaissent l'origine de ce pont !

Bien tenté! mais ce n'est pas ça... cherchez encore!Je recommande cette histoire à tous ceux qui font des "affaires" avec les diables!

Et patatrick! je sors un conte de ma musette.

Martin habitait dans une petite tour que l’on voit sur la berge du Vidourle, le fleuve qui longe Saint-Laurent d'Aigouze, notre village. Sa seule fortune était une barque et pour gagner sa vie, il était passeur. Il faisait traverser le Vidourle à tous les gens qui souhaitaient se rendre au marché de Marsillargues.

C’était un travail pénible car le fleuve est capricieux et rapide, il fallait ramer fort et quelques fois les passagers étaient bien lourds.

Un jour qu’il transpirait en transportant le berger Matthieu... et tous ses moutons, il se dit :

  • Je vais construire un pont et je ferai payer le passage... ainsi je serai moins fatigué et je deviendrai plus riche.

Il commença donc à ramasser de grosses pierres et toutes les ferrailles qu’il put trouver mais les pierres étaient lourdes et le travail harassant pour un homme seul. Assis au bord de l’eau, à contempler la tâche qui l’attendait, il se mis à se désespérer.

  • Ah! que c’est triste. Si je pouvais terminer mon ouvrage, je serai riche mais aujourd’hui je n’ai pas d’argent pour payer un ouvrier qui pourrait m’aider”
  • Mmh, mmh ! excusez moi !

Martin se retourna et vit un drôle de bonhomme avec 2 petites cornes et une longue queue (je crois bien que c’était un diable)

  • Mmh, mmh ! excusez moi ! Voulez-vous que je vous aide?
  • Si je veux? mais je ne demande pas mieux! J’accepte votre service avec joie car la construction de ce pont me tient à cœur. Que voulez vous en échange de votre travail?
  • Je ne vous demanderai qu’une chose...
  • Demandez-moi tout ce que vous voudrez je vous l’accorde d’avance dit Martin qui se sentait envahir par la joie.
  • Très bien! Je veux que vous m’apparteniez, un an après la fin des travaux. J’ai besoin de vous.
  • C’est convenu, je vous donne ma parole dit Martin avec enthousiasme.

Le lendemain, le bonhomme arriva avec une vingtaine d’hommes forts et vigoureux, qui se mirent à transporter les cailloux, scier, bâtir... tant et si bien qu’en quinze jours à peine le pont fut construit.

Et non seulement les gens du village, conscients de l’importance de ce pont acceptèrent de lui payer un droit de passage, mais les autorités du canton lui remboursèrent avantageusement ses heures de labeur. Martin devint riche et, très vite, il se maria avec la Toinette, la plus jolie et la plus maline des filles du village.

Pour le récompenser, les villageois donnèrent même à une des rues (celle qui passe tout près de la pharmacie) le nom de “rue de la barque” en souvenir de son travail de passeur. (On l'a depuis renommé Rue Babinot)

Tout était magnifique, mais au bout de presque un an, Martin commença à s’inquiéter. La Toinette qui le connaissait bien lui demanda de s’expliquer et Martin lui avoua :

J’ai conclu un marché avec un bonhomme qui m’a aider à construire le pont et dans quelques jours il va venir me chercher. Je lui ai promis

Malheureux, dit la Toinette, je crois bien que tu t’es vendu au diable!

Les deux époux eurent beau pleurer et se lamenter, le mal était fait il fallait trouver une solution pour se libérer de la promesse faite au diable. Comment faire ?
Martin se triturait les méninges sans succès mais Toinette lui demanda :

  • Quand le diable doit-il venir?
  • Ce soir même lui dit son mari

Toinette réfléchit un long moment en silence, puis fini par chuchoter

  • J’ai peut-être une idée pour te sauver. Laisse-moi agir seule.

La nuit allait tomber, quand on entendis frapper à la porte. Toinette ouvrit et bien sûr c’était le bonhomme avec ses deux petites cornes et sa longue queue.

  • Bonsoir Madame, je viens chercher Martin qui m’appartient depuis 10 minutes
    Toinette lui dit
  • Bonsoir Monsieur, entrez-donc, mais puis-je vous demander en faveur de me laisser Martin encore quelques instants?
  • Et pour combien de temps, madame? dit le diable avec un ricanement
  • Vous voyez cette toute petite chandelle qui est allumée sur la table, je vous demande juste le temps qu’elle mettra à brûler.
  • D’accord Madame, ce ne sera pas long, je vous promets de ne pas l’emporter tant qu’il y aura de la cire.

Toinette s’approcha aussitôt de la table et de toute la force de ses poumons... éteignit la bougie.

Le diable, se mit en colère, tapa du pied et jura très fort car il était furieux d’avoir été trompé. Mais il avait perdu et dut quitter la maison de Toinette et Martin.
Toinette, le voyant s’éloigner, lui cria

  • Vous n’aurez pas mon Martin de sitôt, car jamais je ne rallumerai ce petit bout de chandelle

Et c’est ainsi que Toinette sauva son Martin... qui raconte tous les jours que sa femme est beaucoup plus rusée que le diable.

Quant au pont construit par ce vilain diable, il est toujours debout et vous le traverserez sans doute si vous allez faire un tour au Parcours ACCRO-BRANCHES d’INDIANA RIVER

Et patatrak, je remets le conte dans ma musette

Cette histoire est adaptée d’un conte populaire du Québec collecté par Cécile Gagnon

 

 

 

"C'est par une multitude de détails que l'on transforme un moment en Camargue en joli souvenir"

Membre du Réseau CAMARGUE-LOCATION

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