A deux pas de ma maison, il y a un grand marais, le Palus de la Carbonnière... au milieu de ce marais, chose incroyable, se dresse une tour qu’on appelle aujourd’hui la tour Carbonnière... oui, je sais ce n’est pas très original!
Les érudits, les férus d’Histoire, m’ont dit qu’il s’agissait d’une ancienne tour de garde autrefois surnommée “la clé du Royaume de France”... rien que ça!
Moi, bien sûr, je ne suis qu’un petit raconteur d’histoires mais j’ai entendu une autre version.
Permettez-moi de la partager.
Je recommande cette histoire à toutes les jolies blondinettes aux yeux clairs
L'histoire "dure" 5mn et je la livre en version "endormiravissement"
Cette version, combinée avec l'Arabesque N°1 de Claude Debussy, dure 17mn
On m’a dit que cette tour, avait été construite, complètement isolée au milieu de la grande roselière dans le but de protéger un couple de magiciens très puissants, qu’il ne fallait surtout pas déranger car ils étaient chargés de fabriquer le temps qu’il fait. Ils vivaient au premier étage de la tour, en famille, avec leur petite Valentine, une coquinette qui adorait les histoires.
Tout en haut de la tour, ils avaient installé leur atelier en plein air et y stockaient une foultitude de vents, des éclairs, des rayons de soleil, des brumes légères et un choix inimaginable de nuages.
Au fil du temps et des saisons, les Maîtres du Temps préparaient la pluie et le beau temps dans cet atelier hors du commun.
Un jour, la petite Valentine demande à son papa :
- Tu me racontes l’histoire de l’ogre qui avale tout rond les ouragans
Mais le magicien est bien trop occupé car le calendrier lui annonce l’arrivée de l’été. Il a choisi un petit vent frais (ici, on l’appelle “lou garbin”) et un bouquet de rayons de soleil.
- Plus tard, Valentine, il faut d’abord que je réchauffe la mer pour que tous les enfants puissent se baigner.
Valentine ramasse un grand rayon de soleil et va donc voir sa maman.
Mais la magicienne est aussi bien occupée, car elle doit ranger tous les nuages gorgés de pluie.
- Surtout pas de pluie aujourd’hui, marmonne-elle
La petite Valentine ramasse donc quelques petits bouts de nuages pour s’amuser. En les pressant les uns contre les autres, elle finit par en faire un assez gros. Assez gros pour qu’il se mette à rouler... passe au-dessus des créneaux... commence, tout doucement, à s’échapper de la tour.
Alors elle attrape son grand rayon de soleil, un peu comme une canne à pêche pour essayer de le rattraper. Mais elle est si petite et encore un peu maladroite qu’elle perce le nuage!
Aussitôt il se met à pleuvoir.
- Ou là là! Maman a dit pas de pluie aujourd’hui, s’inquiète-t-elle
Et tout à coup, le rayon de soleil touche la pluie... et il se passe alors quelque chose d’extraordinaire : des couleurs jaillissent dans le ciel. Un peu comme si un peintre venait de donner de grands coups de pinceaux. Un coup de pinceau rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo et violet.
Valentine reste bouche bée... et les deux magiciens aussi!
- Valentine, c’est magnifique, tu viens d’inventer un... arc-en-ciel!
Ils décidèrent de ranger cette formidable invention derrière la porte qui se trouve au pied de la tour, juste sous l’escalier.
Depuis ce jour, lorsque les Maîtres du temps mettent à la fois du soleil et de la pluie dans le ciel, c’est Valentine qui est chargée de libérer SON arc-en-ciel.
Merci à Ghislaine BIONDI, la véritable auteure de cette histoire, que je me suis permis d'installer en Camargue pour l'offrir à une de mes petites CHERRI